qui va sortir de là?

Fourmi

Mais ne suis-je point une Fourmi
Qui a perdu sa fourmilière ?
Où étais-je hier ?
Je ne m’en rappelle plus,
Soudain ce fût le vide
Et puis...


Dans ma maison il y a des portes
Que je n’ai jamais ouvertes
Les pièces que j’habite me suffisent
Et si ma curiosité m’emporte
Ce serait à pure perte
Les pièces que j’habite me suffisent

Dans ma mémoire il y a des tiroirs
Que je n’ai jamais ouverts.
Pourquoi aller plus loin
Et regarder des miroirs
Reflétant de travers
Mes souvenirs lointains

Dans ma raison il y a des portes
Que je n’ai jamais ouvertes
Les cases que j’occupe me suffisent
Et si ma curiosité m’emporte
Ce serait à pure perte
Les cases que j’occupe me suffisent

Dans mes envies il y a des tiroirs
Que je n’ai jamais ouverts.
Pourquoi aller plus loin
Et regarder des miroirs
Reflétant de travers
Mes désirs lointains

EmD août 93
(c) uMan 2009

On a perdu

Nous sommes tous devenus
Des larves humaines
Nous avons perdu
Nos larmes et nos peines
Nous avons perdu
Nos larmes et nos peines

On perdu de nos jambes l’usage

De nos bouches le langage
De nos têtes le pelage
De nos mémoires les plages
De nos rêves les paysages
De nos religions les sages

On a perdu toutes ces choses qui naguère
Donnaient un sens à la terre
Et le lait de nos mères
Qui nous faisait taire
Tout a disparu en un éclair
Et nous laisse un goût amer
un goût amer

On perdu de nos âmes l’amour
De nos villes le jour
Des campagnes les fours
Des robes le velours
De notre pays la Cour
De nos femmes les atours
De nos châteaux les tours

On a perdu toutes ces choses qui demain
Donneraient un sens à la faim
Et aux humains
Qui touchent à leur fin
Tout disparut si soudain
Qu’il nous laisse le goût de rien
le goût de rien

On perdu de nos âmes l’amour
De nos villes le jour
Des campagnes les fours
Des robes le velours
De notre pays la Cour
De nos femmes les atours
De nos châteaux les tours

On perdu de nos jours le bonheur
Remplacé par la peur
Car un battement de cœur
Vous fait appeler un docteur
Tragédie maladie et pleurs
Avant d’offrir des fleurs
A son âme soeur...

(c) uMan 2009